je te tiens, tu me tiens

Ce ne sont pas les poils de museau – communément appelés « barbe » ou « moustache » – en eux-mêmes qui m’exaspèrent. Certes, les poils de museau sont la demeure de prédilection d’innombrables parasites. Bien sûr, les poils de museau piquent, les poils de museau grattent. Les poils de museau tentent – le plus souvent sans succès – de dissimuler un menton fuyant ou, au contraire, une mâchoire supérieure qui « court après le bifteck », une acné persistante, un bec-de-lièvre, ou que sais-je encore… Bien sûr, les poils de museau, comme n’importe quels poils, retiennent, voire favorisent les odeurs de transpiration. Cependant,  grands facteurs d’irritations, d’inflammations de la peau et d’eczémas divers devant l’Éternel (1), les poils de museau ont également la particularité de véhiculer plus de bactéries entériques (2) que des cuvettes de chiottes, le passe-temps favori d’un pileux du museau étant , c’est bien connu, de se caresser le menton en philosophant à perte de neurones et chacun sait que les philosophes et le pq font rarement bon ménage.

Bon mais, l’heure de l’apéro approchant à grands pas, j’en termine avec ces cochonneries supposément esthético-sexy qui n’en finissent plus de coloniser les épidermes péri-buccaux de nos mâles post modernes. Ce qui me fatigue avec les poils de museau, c’est justement cela. On ne peut plus allumer la télé sans tomber sur une tronche d’anus ou sur une tête de nœud. Infos, séries, pubs, jeux, variètes, sports, politique, la contamination facio-pilaire a gagné toutes les catégories télévisuelles. Panurge, reviens ! Ils sont devenus fous !

 

(1) Le Pr Anthony Hilton de l’université d’Aston en Angleterre a analysé les masques que portent les chirurgiens. Il a isolé beaucoup plus de bactéries, germes et polluants dans les masques des chirurgiens barbus que dans ceux des chirurgiens sans barbes et ceux des chirurgiennes.

(2) souches de l’intestin