Archives de catégorie : Ecce Homo

– société, politique et autres chats écrasés

point de vocabulaire

Qui a besoin de qui?
Il est navrant de constater que l’homme et la femme qui échangent leur temps, leur savoir-faire et leur sueur contre l’argent nécessaire à leur survie et à celle de leurs enfants sont considérés comme DEMANDEURS d’emploi alors que l’homme et la femme dont la confortable existence dépend entièrement du travail de leurs congénères, et qui seraient par là-même bien incapables de s’en sortir sans ces derniers, prétendent leur OFFRIR les emplois en question.
Cela peut vous paraître un « détail de l’Histoire » mais je suis, quant à moi, persuadé que si on commençait par appeler un chat un chat et rectifier dare-dare cette aberration sémantique partout où cela s’avère nécessaire, des locaux de l’ANPE aux rédactions des journaux, le bond ainsi effectué dans l’évolution de l’humanité vaudrait largement la promenade digestive du gars Armstrong.

pigs

– Salut Michon! Tu as passé de bonnes vacances?
– Oh oui Fleury! J’ai fait la tournée des éleveurs de porcs. Quelle profession passionnante! Si y avait pas cette histoire d’algues soi-disant mortelles, je la déclarerais bien d’utilité publique.
– Comme tu as raison, mon Michon à moi! Et si on en causait à Brice? Après tout il bosse un peu dans la même branche. Comment on appelle les flics en américain, déjà?
– Ah ce Brice! Quel talent tout de même! Quelle finesse d’esprit! Il essaie toujours d’apporter une touche d’humour à ses fonctions pourtant ingrates…
– …Oui et quand on voit ce que ça lui rapporte! Heureusement que ses collègues le soutiennent. Moi je dis bravo Nano Boy! Bravo François! Bravo Jean-Louis! Même Fadéla lui donne raison! Et pourtant, elle pourrait le taquiner un brin avec ces prétendues bavures de commissariats…
– …Et ces prétendus contrôles d’identité dont les trois-quarts tombent soi-disant sur les populations immigrées auxquelles elle se vante d’appartenir!
– Exact! A ce propos, quand on y pense, exploser deux ou trois auvergnats au cours de leur interpellation évite qu’ils se suicident quelques mois plus tard en prison sous prétexte que la nourriture leur plait pas, moi je dis…
– Très juste! En parlant de suicides, c’est ce pauvre Xavier qui en bave en ce moment. C’est tout de même pas parce que l’Etat est toujours, à ce qu’on dit, majoritaire à France Télécom qu’il doit intervenir auprès de la direction sous prétexte que, depuis février 2008, 22 employés dépressifs ont préféré mourir que se lever le matin pour aller bosser comme tout le monde!
– Pour sûr Michonnet de mon coeur! On sait bien que dans n’importe quelle entreprise, il n’y a que le patron qui se donne vraiment, perdu au milieu d’une bande de bons à rien trop contents d’être payés à rien faire mais tout de même! Feignant à ce point là, ça dépasse l’entendement! Surtout que, quand on y pense…
-…ELLE EST PAS BELLE LA VIE?

la vie des blaireaux (saison 2)

– Allo, Nano Boy? C’est Bollo!
– Salut Bollo! Ecoute, pour tes 2 400 000 euros *, je t’ai dit qu’il fallait encore attendre un peu…
– Je sais, je sais, ton Grand Emprunt… Mais c’est pas pour ça que je t’appelle. En fait, comme la boutique a pas mal tourné cette année et que, grâce à ton paquet fiscal, je sais vraiment plus quoi faire de tout mon pognon, j’ai décidé d’investir dans une usine de fil à couper le beurre. J’ai récupéré les brevets, il me manque plus qu’une bonne équipe de vendeurs…
– C’est que j’ai pas mal de boulot en ce moment avec la promo de Carrelage et, même si depuis dimanche je freine un peu sur le jogging, entre les trois semaines de vacances que je suis obligé de prendre et les cérémonies du 11 novembre qu’il faut commencer à mettre en place, d’ailleurs faut que je téléphone à Johnny…
– Je comprends… Bon écoute, c’est sûr que j’aurais préféré te confier le boulot mais je t’avouerais qu’en ce moment je suis assez impressionné par deux de tes co-équipiers qui me semblent parfaits pour le job…
– Pas Koukouch-Panier j’espère? Ni Besson-Mc Hulott! J’en ai trop besoin pour me cirer les baskets! Une chacun pendant que Frédo-la-Mite me lit « Les 3 p’tits Cochons »… Je comprends pas tout mais il m’explique les passages difficiles, je le paye assez cher pour ça!
– Non non, c’est un autre traître qui m’intéresse… Un petit vieux qui paye pas de mine mais…
– Papy Raccord? T’as raison! C’est mon meilleur transfert de ces derniers mois! Il me troue le cul! T’as vu comment il va nous faire rentrer 300 euros par tête de blaireau dans les caisses du club? Faut dire, sa taxe carbone, c’est moi qu’ avais eu l’idée**… Quand même! Réussir à faire avaler qu’en nous lâchant du pognon, les pollueurs ne vont plus polluer, c’est trop fort!
– Génial, tu veux dire, le coup de nos arrière-arrière-petits enfants qui vont « griller comme des merlans » si on fait pas quèqu’chose, C’EST A DIRE RIIEN!!! …Sauf filer de la thune au percepteur! Et tout le monde pareil! C’est ça la démocratie! Mastra balèze, moi je dis! Putain, comment il va m’en vendre des kilomètres de mon putain de fil!
– Hé! Je t’ai pas dit que j’étais d’accord! Surtout que j’en ai encore besoin du papy! Il doit me bricoler un budget d’utilisation de mon Grand Emprunt… Parti comme il est on va encore se marrer, j’ai l’impression… Et c’est qui l’autre commercial qui t’intéresse?
– Je sais plus son nom… Une grosse, qui parle tout le temps de sa petite culotte…. Elle fait un tabac ces jours-ci avec son vaccin doublement inutile puisque si la grippe est bénigne on en a pas besoin…
– …Et que si le virus mute, il devient CARREMENT INEFFICACE!!! YEAH! Et ça rapporte je sais plus combien de milliards aux labos du frangin! La grande classe, cette Roselyne! Dommage qu’elle soit pas belle! Cela dit elle chante mieux que Carrelage!
– Roselyne, c’est ça! Bon alors, tu me les prêtes tes deux comiques? Juste le temps de lancer le produit…
– Sacré Bollo, t’es un malin toi! OK, je m’arrange avec eux, qu’on s’organise côté planning et je te rappelle… Pendant ce temps-là essaie de voir combien tu peux m’écouler de CDs. Ce serait des chouettes cadeaux pour tes prochains Noëls d’entreprise, non?

* voir « Si Versailles m’était compté » et « défilé mignon »

** voir « Taxe carbone »

la vie des blaireaux

Une bonne fois pour toutes,  LES PATRONS, petits, moyens ou grands,  SONT JAMAIS DES BIENFAITEURS DE L’HUMANITÉ. Ils sont JAMAIS là pour aider leurs employés à vivre ( = manger, dormir, se soigner, élever leur progéniture) comme le veut la légende mais sont TOUJOURS des PROXÉNÈTES ( petits, moyens ou grands) utilisant le temps et les forces de leurs dits employés à des fins peu reluisantes ( = enrichissement personnel, exacerbation de leur ego malade, oubli de leur condition de mortels-allant-au-moins-une-fois-par-jour-aux-cabinets-pour-un-résultat-restant-à-définir, etc…).
L’ INUTILITÉ des patrons, voire leur DANGEROSITÉ est proportionnelle à la taille de leur entreprise.
Les patrons sont des entités malodorantes menaçant l’équilibre des blaireaux bipèdes connus sous l’appellation usurpée d’ « humains » dans leur course maladroite vers l’émancipation de l’espèce.

On peut pas être sur tous les fronts à la fois, vous me direz. Y a tellement de boulot à essayer de mettre en veilleuse les âneries mystico-superstitieuses qui n’ont pas fini d’encombrer l’imagination des grands inspirés qui, sans pour autant cesser d’encourager leur ouailles à pondre joyeusement de futurs squelettes aux rotules joyeusement grattables par de futurs joyeux archéoprofanateurs de sépultures, s’acharnent à les faire flipper sur les tenants et aboutissants de leurs misérables carcasses.
Virez les curetons, les rabbins, les imams, les lamas et autres hallucinés plus ou moins sanguinaires qui, depuis que le monde est monde, pourrissent la beauté du mystère de la vie et voilà-t-y pas qu’il vous pousse en douce des messies encore plus cheap qui vous concoctent en un siècle ou deux une religion du travail. Travail que nos ancêtres les plus lointains ont pourtant toujours considéré comme une malédiction hélas nécessaire engendrée par leur chute du paradis.

Les patrons sont des enfoirés plus ou moins conscients de leur enfoiritude qui font plus ou moins consciemment croire à leurs souffre-douleurs que, sans eux, ces derniers mouriraient de faim. En cela ils ressemblent également aux généraux, sagement planqués à l’arrière des combats, d’où ils persuadent les braves cons de bidasses qu’ils mouriraient à coup sûr si personne il leur expliquerait comment c’est ceux d’en face que ils doivent à tout prix être mourus les prems.
Le principe est toujours le même: faire croire aux blaireaux qu’il n’y a pas de terriers pour tout le monde et que, partant, si une équipe veut survivre il faut à tout prix qu’elle explose l’équipe d’en face. A travers les âges les équipes en question ont reçu des appellations diverses et variées: « familles » (du latin « famulus »=serviteurs), « clans », « nations », « races » (le top de l’arnaque), que sais-je encore…
Aujourd’hui la formation de blaireaux  tendance c’est « l’entreprise » avec, à la place du traditionnel capitaine ou roi de mes 2, du trou duc ou du comte à rebours des temps anciens, le PATRON, en espagnol « the boss »! A la fois archevêque, sultan, gourou, prophète, général en chef, le « patron » est le sauveur incarné dont l’omniscience est seule garante de la survie de la bande de bons-à-rien à peine capables de se torcher le cul tout seuls que nous sommes, nous les non-patrons, nous les stupides feignants sans vision d’avenir, nous les bestiaux voués à une disparition certaine si on nous dit pas où, comment ni pourquoi employer notre force brute de crétins congénitaux afin d’en extraire, après de savantes manipulations le miraculeux BÉNÉFICE, source de toute CROISSANCE.
J’oubliais: pour rendre supportable, à défaut de la justifier, la soi-disant indispensabilitude de l’existence des patrons, certains blaireaux, pensant (souvent à juste titre) pouvoir en tirer quelque avantage matériel conséquent, ont inventé la « politique ». Promettant monts et merveilles à leurs congénères, ils se font par eux élire à des postes plus ou moins influents dont celui mastra envié de « président de la république ».
Mais ceci est une autre histoire et c’est l’heure d’aller dormir. Il s’agit d’ être en forme pour le jogging de demain. Un malaise lipothymique d’effort est si vite arrivé…

invendus

– Allo Bollo?
– ‘tain! T’as vu l’heure? Qu’est-ce que tu veux encore, le nain?
– Moi rien, c’est Carrelage, elle est pas en forme…
– Because?
– Elle s’est chopé un tour de reins en chargeant les caisses de CD invendus dans l’avion. On avait vu un peu large.
– Tu m’étonnes! Je t’avais dit que si elle chantait pas à poil c’était plus que râpé! Côté business les Américains sont des gens sérieux! Le jour où le Tour de France passera par New York… Un tailleur noir! Pourquoi pas un chignon et une paire de charentaises!
– Là t’es dur ! …Bref, on se demandait, elle et moi, si cet été on pourrait pas profiter de ton yacht sa grande tournée des plages?
– ….bip….bip….bip….
– Allo Bollo?