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Arnaud et les proportions

boubourg++Pas plus tard qu’avant hier, Léon et moi évoquions deux cas avérés d’hypocrisie majeure en terre juchrémane. J’ajouterai ici quelques mots à propos d’un lascar qui, dans cette discipline, est en passe de péter les scores. Mes drames, mes essieux, je vous demande une standigne ovécheune pour M. Arnaud Montebourg !
-Alors Arnaud, tu fais quoi dans la vie ?
-Je suis justicier-boulanger dans l’immobilisme gouvernemental. Les matins de dégraissage, j’apporte des croissants aux travailleurs désemploitisés. Je leur promets des promesses prometteuses avant de repasser en coup de vent par mes appartements parisiens  changer de marinière et nourrir le chat. Ensuite je file au bureau pour un coucou rapide à la bande de bras cassés qui va me faire tamponner des trucs que j’ai même pas le temps de lire tellement j’ai des compiles des 2Be3 en retard à visionner.…FRANCE-GOVERNMENT-CABINET-MEETING
-On chuchote que tu es également ministre de l’Economie, du Redressement productif et du Numérique…
-C’est bien ce que je suis en train de t’expliquer mais la mère de mes enfants, Hortense de Labriffe, fille du comte Antoine de Labriffe et de la comtesse, née Anne de Lacretelle, que j’épousai en 1997 en l’abbaye cistercienne de Valmagne disait toujours que, dans la vie, il faut rester simple. Langue de bois, langue de fer, si je mens j’en ai rien à faire, ha ha…
-Bon mais pour la paye, tu restes simple aussi ?
-Mes émoluments de fidèle serviteur de l’Etat français ? Parlons-en ! C’est tout juste s’ils me permettent de rembourser mes emprunts et payer la pension alimentaire des nains…Pour te dire, le soir où j’ai viré Audrey c’est elle qu’elle a dû raquer les pizzas. Mais bon, on n’est pas là pour causer chiffons, je suppose ? En quoi puis-je t’aider à faire triompher le Droit et la Justice en ces heures sombres ?
-Heu, c’est-à-dire…
-D’accord, comme d’hab c’est bibi qui s’y colle pour trouver une cause-toujours-tu-m’intéresses à défendre. Pas grave, des idées j’en ai à revendre ! Tiens en ce moment c’est hyper tendance de taper sur ces gros pourris de banquiers ! Parce que, j’ai pas eu peur de le dire aux sénateurs, jeudi : « On ne peut pas avoir un système bancaire défaillant et des rémunérations et des profits qui s’envolent dans des proportions qui sont à nos yeux disproportionnées. »boubourg
-C’est sûr que des « proportions disproportionnées » c’est pas très sympa. A tes yeux, elles doivent être proportionnées comment les proportions de l’envol des profits d’un système bancaire défaillant, Arnaud ?
-Je sais pas moi. Je dirais qu’il est souhaitable qu’elles aient ce qui faut là où il faut mais sans plus. Dans le cas contraire, on tombe dans l’excès, ce qui est, comment dire…
-Excessif ?
-Je l’avais sur le bout de la langue.
-En même temps y a une banque française, elle a dit , je cite: « la méthodologie concernant les rémunérations est transparente et contenue dans notre document de référence. Elle est approuvée par le conseil de surveillance et applique les règles, en matière de rémunération différée notamment. » En clair, les banques étant des entreprises privées, à partir du moment où les actionnaires sont partants pour une embrouille, même un ministre du Redressement productif peut toujours aller redresser sa mère.
– Maman ! …Qu’est-ce que j’y peux, moi, si la vie est injuste ? Sinon te citer un extrait d’un de mes discours de campagne les plus émouvants, je trouve (Wingles, Pas-de-Calais, 14/02/2014) : «Je voudrais dire, pour être professeur d’optimisme, que soit nous nous enfonçons dans une sorte de sensation d’impuissance morbide, soit nous décidons de repartir au combat. La situation n’est pas facile mais je ne crois pas qu’elle soit désespérée.”7769733071_manuel-valls-et-arnaud-montebourg-sont-venus-soutenir-un-candidat-socialiste-pour-les-municipales-a-wingles-dans-le-pas-de-calais-le-14-fevrier-2014
-Repartir au combat ? Rouvrir PSA Aulnay, Petroplus, Fralib, Doux, Florange ? Tu as récupéré un stock de viennoiseries ?
-Ne fais pas l’enfant ! Ce qui est fait n’est plus à faire…En revanche si on pouvait trouver une solution écologique pour exploiter le gaz de schiste…

Pendant que l’homme politique préféré de ces dames prend la pose devant les photographes avant une éprouvante séance de signatures de son dernier bestseller, mes yeux tombent par hasard sur un palmarès des salaires patronaux pour l’année 2014 et je me dis que, oui, Arnaud a raison, la vie est parfois bien injuste. On tombe à bras raccourcis sur les banquiers mais Frédéric Oudéa et Jean-Laurent Bonnafé, respectivement garde-chiourmes de la Société Générale et de BNP Paribas ne sont classés que 17ème et 19ème avec des salaires de misère (3 675 745 € pour Frédéric et 3 440 375 € pour Jean-Laurent, soit 200 SMIC à tout péter)) comparés à ceux des épiceries-merceries Sanofi, L’Oréal et LVMH qui lâchent jusqu’à des 8 648 326 € (480 SMIC)à leurs chefs de rayon en chef.

Pourvu qu’Arnaud ne tombe pas sur des proportions disproportionnées pareilles, ça lui gâterait ses Pâques.