Donald et Recep Tayyip chez les Arménindiens

 

Une fois n’est pas coutume, pour fêter Halloween, deux des plus fieffés escrocs de la planète ont décidé de se donner en spectacle.

À ma droite, Donald, John Trump, homme d’affaires, animateur de télévision et président des États-Unis intérimaire depuis le 20 janvier 2017. À ma gauche, Recep Tayyip Erdoğan, acteur de théâtre puis joueur de football semi-professionnel avant d’opter pour la brillante carrière de dictateur que l’on sait.

Nos deux lascars se sont toujours efforcés de se montrer souriants, voire affables l’un envers l’autre (tout en se pourrissant copieusement les couilles sous la table). Ainsi, le 8 de ce mois, Donald trouvait tout à fait normal que Recep Tayyip tombe à bras raccourcis sur les Kurdes, fidèles alliés des US dans la lutte contre Daech, arguant qu’après tout «  la Turquie combattait le PKK, depuis des années et qu’il avait lu des informations estimant qu’Obama était la cause de la guerre entre l’allié turc et le PKK. » (sic ) En retour Recep Tayyip, tout content d’avoir fait chier 5 minutes, ne tardait pas à mettre ses chars en veilleuse, surtout que  l’armée syrienne, dans les rangs de laquelle on apercevait quelques amateurs de vodka , commençait à s’échauffer sur le bord du terrain.

Tout ça saupoudré comme il se doit d’amicales menaces de sanctions économiques mutuelles sans lesquelles les sapeurs pompiers de la diplomatie internatio-anale ne pourraient plus subvenir aux besoins de leurs familles.

Et bam ! D’un seul coup c’est le drame. Voilà que, mardi dernier, la Chambre des représentants des Etats-Unis reconnait  formellement le «  génocide arménien ».

L’ex footballeur semi professionnel turc  manque s’étouffer : « Un pays dont l’histoire est entachée par des génocides et l’esclavage n’a ni le droit de nous faire des remarques, ni le droit de nous donner des leçons. »

Comme quoi, sur un regrettable malentendu, une amitié indestructible  peut se voir réduite à néant.

Quoi qu’il en soit, les chiffres sont parfois sources de coïncidences parlantes. Selon les estimations, entre 1,2 million et 1,5 million d’Arméniens ont été tués pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de l’Empire ottoman, alors allié à Allemagne. Selon d’autres estimations, parmi les plus optimistes sur le sujet, les Indiens d’Amérique du Nord étaient plus de 2 millions avant l’arrivée des colons européens, contre 300 000 au début du XXe siècle.

Donald et Recep Tayyip devraient se résoudre à enfin se faire greffer une mémoire, à défaut d’un cerveau complet. Si ce genre de gadget est plus qu’inutile pour un animateur télé ou un footballeur semi-professionnel, il y a des jours où ça peut servir à un chef d’état.