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Mar-a-Lamagouille vous souhaite de joyeuses fêtes !

Franchement, grâce à ces deux-là, 2025 ne nous aura apporté que joie et bonheur. En bouquet final, Pochtrump-le-Magnanime , Faiseur de Pets et de Prouts, Golfeur Hors Paires, reçoit en sa luxueuse demeure de Mar-a-Lamagouille, l’escroc notoire, criminel de guerre, tueur en série de femmes et d’enfants le plus recherché (et trouvé mais y a trop de sous en jeu)  par une Cour Pénale Internationale dont nos média anti « antisémites » (et anti dictionnairites ) semblent avoir oublié jusqu’à l’existence.

Mais franchement, depuis le temps que ça dure, ça va pas nous empêcher de passer de joyeuses fêtes, hein ? C’est comme Bongarçon, il a trouvé un petit resto sympa, là-bas dans le sud…

« La Manjadora », comme n’importe quelle destination intramuros, y en avait pour cinq minutes à pied. Fallait longer la Planquette jusqu’à l’écluse. L’église se trouvait juste de l’autre côté. La Planquette avait mal vécu la sécheresse de l’été. Bonne chance aux saumons optimistes qui, restés fidèles pire que Charles Trenet, se râpaient le bide entre les pierres coupantes direction la frayère de leur enfance. Avant de mourir d’épuisement (et de soulagement de larguer un karma aussi pourri) il leur resterait à y pondre et féconder quelques centaines d’héritiers. Dont les trois quarts se feraient gauler en redescendant vers l’ Atlantique. Le quart restant fêterait ça en slalomant joyeusement dans les vagues océanes, entre particules de plastique plus ou moins fines et galettes de mazout plus ou moins épaisses. La place de l’église ressemblait à toutes les places d’église. Tilleuls centenaires et merdes de chien à volonté. Snobant les réverbères à l’ancienne dans lesquels la municipalité avait dû engloutir la moitié de son budget tourisme et la magie de Noël des trois ampoules de 40w qui se balançaient entre les tilleuls, un néon rouge vif clamait haut et fort le statut de restaurant gastronomique de la Manjadora. Les menus étaient éclairés également. Ayant repéré un « Filet de sebaste, purée de butternut, polenta, fondue de poireaux », Bongarçon poussa la porte. Tôt ou tard, son souci d’éviter de massacrer son prochain pour s’en emplir la panse s’étendrait aux créatures aquatiques mais ce soir la fatigue du voyage lui semblait une excuse recevable. Et puis embarrasser le serveur en lui demandant de s’en tenir à la purée de butternut, la polenta et la fondue de poireaux, lui dire que le sebaste il pouvait se le carrer, ne ferait en rien progresser la cause antispéciste.

Un serveur serviable au possible qui s’offre aussi sec à le débarrasser de son manteau. « Une personne ?

– Bien observé. À moins que vous désiriez partager mon repas ?

Le loufiat n’est pas avare de sourires. C’est son cœur de métier, sa source de revenus hors taxes. Il y a un petit coin sympa près de la cheminée, ça tombe au poil. Le plus loin possible de la tablée de forts en gueule qui viennent d’attaquer l’apéro. « Bécasse des bois » par ci, « bécasse des bois » par là, pas de doute il s’agit d’une portée de chasseurs en goguette. Le genre de compagnie que le commissaire B. aurait préféré éviter, mais c’est soit ça, soit retourner à l’hôtel se la jouer « qui dort dîne ». Il accepte avec reconnaissance le verre de kir royal offert par la maison pendant qu’il jette un coup d’œil poli sur le menu.

 

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