Le RER C sent les pieds et la désespéronce.

Hier était un grand jour puisque j’avais rendez-vous avec mon ami Alain “Titanic” Pype. Voir aussi: Alain “Da dou ron ron” Pype et encore (quelle honte!) Alain “La Lambada” Pype etc… etc….

Alain se trouvant actuellement, pour des motifs socio-économico-affectifs dans le détail desquels il serait trop long d’entrer ici, sous le coup d’une mise à pied caractérisée, il lui était impossible de me rejoindre dans mon repère secret. Bien que doté d’une force d’inertie confinant à l’immobilité parfaite, j’avais donc accepté – à titre ultra exceptionnel – de bouger mon cul jusqu’à la Place St Michel pour un Cassoulet d’ “Anniversaire” (pour moi ce serait un “pavé” – what else, place St Michel ? – sauce bleue avec plenty of frites thank you!) qui promettait d’être émouvant VINGT-SEPT ANS APRES ( les mousquetaires d’ Alex Dumas, même à quatre, ne faisaient pas le poids à côté) !

Voilà pourquoi hier, sur les coups de midi, ayant détourné une charrette-à-foin jusqu’à la gare la plus proche, j’y négociai là, et à prix d’or, le droit d’accéder au coeur de la capitale de la ” Fronce”, comme dirait Gaëtane Meslin et plein d’autres zonfons de la patrie payés pour nous gaver d’ incohéronces radio-télévisuelles.
Il y avait près de neuf ans que je n’avais pas pris un tel risque et lorsque, déchirant la brume, l’énorme chenille grinçante vint se ranger au bord du quai, mes genoux arthrosés entamèrent un solo de castagnettes qui faillit bien m’empêcher de me hisser à bord. “E péricoloso quelque chose…” psalmodiait dans mon baladeur intégré une voix qui ne m’était pas inconnue. Crottard! La poignée de frères-pingouins qui commençaient comme moi à se les geler pire que le Caca Ronte au Palais Garnier m’avaient déjà entraîné dans un bad trip qui, pour couvrir une quarantaine de kilomètres, allait durer pas loin de deux heures.

M’ enfin, me direz-vous, on n’a pas idée de se foutre sous le train! Sous un ciel d’un si beau gris! Par une aussi belle journée de pluie glaciale!
A quoi bon, sous le vague prétexte, ô combien futile et peu chrétien, de quelques vagues petits mois de loyers impayés pour cause d’un vague chômage de longue durée contre lequel notre brave Nain Jaune ( décidément le pauvre garçon devrait faire quelque chose pour son foie) s’évertue à nous proposer toutes sortes de remèdes autrement moins drastiques, se foutre sous le train?
Oui, vraiment! A quoi bon, même soi-disant affaibli par quelques repas en retard, alors que les Restos du Coeur, le Secours Populaire et autres Armées du Salut, voire la SPA, regorgent de victuailles qu’il suffit de se baisser un peu plus – tant qu’on y est – pour ramasser et trinquer joyeusement avec Tatie Boutin à la santé du Père Noël, à quoi bon se foutre sous le train?

C’est la question à laquelle le haut-parleur qui, alors que la rame de fer ( inconnue chez les Compagnons )(dont je m’afflige en passant des piètres scores sur ModZ Invaders, n’est-ce pas, Lol? N’est-ce pas, Mat?) commençait à s’éterniser gravement en gare de Juvisy/Orge après avoir jusque là – mais ça c’est normal – lambiné de station en station, ne donna jamais de réponse, se contentant d’un communiqué sombrement laconique:
“Suite à un accident de personne, MM les voyageurs sont informés que l’omnibus n° cinquante douze trois quatorze cent seize à destination de mon cul aura un léger retard…”

Mais rassurez-vous: le Cassoulet d’Anniversaire ( Pavé French Fried pour mézigues, Graves pour tous les deux) fut bel et bien émouvont (merci Gaëtane) et si Alain “Casquette-de-Golfeur-sur-Boule-à-Zéro” Pype trébuche un jour sur ces lignes maladroites, qu’il soit bien certain de ce que je n’ai pas besoin de lui dire.