The Velvet Gentleman

Là-bas, un mois et 900 méchants civils morts plus tard et bien plus encore d’estropiés à vie sans parler des vilains orphelins apeurés qui feront exprès de ne jamais pouvoir oublier le vacarme des obus écrasant leurs sales maisons pleines de terroristes, un courageux petit état paranoïaque continue à se défendre contre de gentils rocket boys qui, par habitude plus que par désir de se mal conduire, continuent à énerver le courageux petit état qui, depuis 40 ans s’efforce courageusement de s’installer chez eux.

Ici, grâce à la remarquable persévérance gesticulatoire d’un monarque débonnaire quoiqu’ agité de tics, les braves manufactures d’armes continuent à faire bravement face à la krize, encouragées dans leur louable effort antichômagistique par de sages actionnaires ventrus qui savent bien qu’un monde où il n’y aurait plus de riches pour donner l’envie aux pauvres de prendre leur place serait pareil à une charrette abandonnée par un âne privé de carotte.

Et Dieu dans tout cela?
A genoux ou à quatre pattes, mais on peut aussi essayer debout sur une jambe, le coude en appui contre un genou relevé, le pouce touchant le nez, un nombre grandissant de fidèles, souvent à peine sortis d’une puberté douloureuse, convaincus de Son ineffable présence omnipotente et plus, continuent de Le louer, à défaut de pouvoir arguer d’un titre de propriété dont l’existence, des arènes romaines aux Twin Towers, en passant par la St Barthélémy, nous aurait évité pas mal de bagarres.

En fait, je voulais vous causer musique. Je voulais vous parler du Velvet Gentleman. C’est qui qui sait qui c’est, le Velvet Gentleman?
Né à Honfleur dans les anneries 60 (1866 exactement) et jamais mort depuis, Alfred Erik Leslie SATIE est le Velvet Gentleman. Ses Gymnopédies et ses Gnossiennes sont “probablement”, comme on dit dans les pubs branchées, la meilleure chose qui puisse arriver à nos oreilles. Ce mec m’éclate grave. Depuis toujours et pour toujours.
“Dam di dam”, dernier kino en date, et premier cette annerie, à sortir des studios MDB – tapez “mdb_prods” quand vous traînez sur Dailymotion mais c’est aussi bien de consommer sur place, avant une petite partie de ModZInvaders – est un hommage, microscopique autant que maladroit mais terriblement sincère, que je rends, en ces jours merdiques, à sa mémoire chérie.