Les aventures de Moïse / 2. Moïse et la condition féminine (also starring Mahomet)

 

Tout commence le jour où, ayant créé le monde en général et l’homme en particulier, Yahweh qui avait une curieuse tendance à parler tout seul déclara :
Genèse , chap 2, v 18 :
« Il n’est pas bon que l’homme soit isolé ; je lui ferai une compagne digne de lui. »

“Digne”, faut quand même pas rêver ! La suite a largement prouvé que Yahweh plaçait la barre un peu haut. Créé à l’image de son créateur l’homme était par définition sans défauts. Entre autres il était obéissant. On lui avait dit de ne pas toucher à l’arbre de la connaissance du bien et du mal, il n’y touchait point. Alors que, comme il fallait s’y attendre :
Genèse, 3.6 :
« La femme jugea que l’arbre était bon comme nourriture, qu’il était attrayant à la vue et bon pour l’intelligence, elle cueillit de son fruit et en mangea, puis en donna à son époux, et il mangea. »
Et ça c’était pas bien. Mais alors pas bien du tout. A tel point que Yahweh en fut tout colère  et décida de prendre des mesures de rétorsion contre la vilaine qui avait enfreint sa mise en garde  :
Genèse, 3.16 :
« A la femme il dit : « J’aggraverai tes labeurs et ta grossesse, tu enfanteras avec douleur ; la passion t’attirera vers ton époux et lui te dominera. »

En d’autres termes, la désobéissante était condamnée à en baver des ronds de kippa pour mettre ses enfants au monde mais en même temps la « passion » qu’elle éprouverait dorénavant pour son homme serait telle qu’elle ne pourrait s’empêcher de lui offrir son corps, comme dans la chanson du petit lapin – par devant, par derrière, par-dessus, par dessous – à la moindre occasion.
Dès lors on comprend mieux le peu de cas qu’une cour de justice responsable se doit de faire d’une plainte pour viol (à moins qu’elle soit déposée par un homme) sachant que, depuis la Genèse, 3.16, les violeurs ne font jamais autre chose que céder aux sollicitations pressantes de leurs soi-disant victimes “attirées vers eux par la passion”.

Sans compter que pour se montrer à la hauteur des injonctions divines, l’homme a le devoir de dominer la femme.
De nombreux exemples de cette domination nous sont aimablement rapportés par le porte-parole du gouvernement divin. J’ai un faible pour ceux qui suivent :
Deutéronome , chap 21 :
10 Quand tu iras en guerre contre tes ennemis, que l’Éternel, ton Dieu, les livrera en ton pouvoir, et que tu leur feras des prisonniers;
11 si tu remarques, dans cette prise, une femme de belle figure, qu’elle te plaise, et que tu la veuilles prendre pour épouse,
12 tu l’emmèneras d’abord dans ta maison; elle se rasera la tête et se coupera les ongles,
13 se dépouillera de son vêtement de captive, demeurera dans ta maison et pleurera son père et sa mère, un mois entier. Alors seulement, tu pourras t’approcher d’elle et avoir commerce avec elle, et elle deviendra ainsi ton épouse.
14 S’il arrive que tu n’aies plus de goût pour elle, tu la laisseras partir libre de sa personne, mais tu ne pourras pas la vendre à prix d’argent: tu ne la traiteras plus comme esclave, après lui avoir fait violence »
A l’intention des esthètes, nous avons également ce modèle en stock :
Deutéronome , chap 25 :
« 11 Si des individus ont une rixe ensemble, un homme avec un autre, et que la femme de l’un, intervenant pour soustraire son mari à celui qui le frappe, porte la main sur ce dernier et le saisisse par les parties honteuses,
12 tu lui couperas le poing sans lui accorder aucune pitié. »

Mais revenons à l’actualité de nos gazettes post modernes. Une conséquence, et non des moindres, de la volonté divine de voir l’homme dominer la femme, touche aux possibilités offertes à une femme se prétendant – contre toute vraisemblance biblique – victime d’un viol, d’obtenir réparation devant un tribunal.

Ni la Torah ni la Bible ne se montrant très précises (1) sur une question qui, encore une fois, ne semble pas devoir se poser, je me propose d’avoir recours au 3ème livre sacré de la trilogie monothéiste se réclamant de Moïse et, plus généralement, de la culture abrahamique. À en croire Muhammad :

Coran, Sourate 4 : Les femmes (An-Nisa’)
34. « Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs que Dieu accorde à ceux-là sur celles-ci (…..) Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d’elles dans leurs lits et frappez-les. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Dieu est certes, Haut et Grand ! »
L'”autorité” des hommes s’applique en toute logique aux droits de succession – la spécialité des ulémas.  Un homme vaut deux femmes, c’est comme ça :
Sourate 4, v 11 :
« Voici ce que Dieu vous enjoint au sujet de vos enfants : au fils, une part équivalente à celle de deux filles »(2) .

Par voie de conséquence , le témoignage d’une seule femme ne suffit pas à remettre en cause celui d’un homme:
Sourate 2 : La vache (Al-Baqarah) :
282 : « …Faites-en témoigner par deux témoins d’entre vos hommes; et à défaut de deux hommes, un homme et deux femmes d’entre ceux que vous agréez comme témoins, en sorte que si l’une d’elles s’égare, l’autre puisse lui rappeler. »

On notera que, sur ce point comme sur tant d’autres, le Coran est en plein accord avec la Torah/Bible :
Deutéronome , 19
15 « Un seul témoin ne suffira pas contre un homme pour constater un crime ou un péché, quel qu’il soit ; un fait ne pourra s’établir que sur la déposition de deux ou de trois témoins.»
Deux hommes ou un homme + deux femmes ? Ni Moïse ni Muhammad ne mentionnent le cas où il ne se trouverait que des femmes à témoigner. En faudrait-il au minimum quatre ?

En corollaire à ce trop rapide survol de la condition féminine en terre juchrémane, je me propose de donner un conseil utile aux 205 malheureux auteurs quotidiens de supposés viols commis sur le territoire français. En vrai, d’honnêtes citoyens agressés en permanence par de redoutables hystériques folles de leurs corps :
Gardez vous de répondre aux avances de deux femmes à la fois car leurs (faux) témoignages conjoints risqueraient fort de faire douter un jury préhistorique post moderne.
…Et sachez bien que, à partir de trois (ou quatre) pseudo-victimes simultanées, là vous êtes bon pour une lourde peine d’au moins plusieurs mois de travaux d’intérêt général avec sursis dans les mines du roi Salomon.

 

(1) Voir Deutéronome chap 22, v 13 à 29 pour plus de détails concernant les différents styles de coucheries abrahamiques licites et illicites et leurs conséquences légales.

(2) Il est plus que tentant d’extrapoler sur une éventuelle application de ce principe divin aux fiches de paye du personnel de nos entreprises post modernes ! Mais, grâce à Dieu, le Coran, pas plus que la Torah ou les Évangiles ont, au grand jamais, pu envisager une femme dans un autre rôle que celui de mère, d’épouse ou de prise de guerre ou des trois à la fois.

 

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