l’ennui des temps*

 

aux siècles des siècles,

l’ennui,

maladie juchrémane par excellence,

l’ennui plus fort que le dérèglement climatique,.

plus terrorisant que les plus fantasmatiques agressions terrorristement perpétrées à coups de hachoir par de fausses femmes enceintes

l’ennui des temps,

l’ennui des morts vivants, des pileux du museaux tous azimuts

qui continuent, sous couvert de se sacrifier sur l’autel de l’avenir de leur improbable progéniture,

à faire semblant de croire que thuner tue l’ennui,

que prier son dieu dominateur justifie l’égorgement du cochon incrédule,

propulse le calvaire de l’oie cirrhotique au rang de nécessité socio-économique,

l’ennui, fer de lance du choc des cultures dysentériques,

l’ennui qui frappe à l’infini le clavier des combinards obèses,

vendeurs d’intersavonnettes velues

parfumées à l’ennui juchréman

et hindouiste et jaïniste et sikh et bouddhiste, confucianiste, taoïste,

rastafari, shintoïste, zoroastrien,

animiste, vaudou, santeria, candomblé,

agnostique, athée,

l’ennui à l’heure du thé,

l’ennui du président des harengs, putassier et roublard,

l’ennui des présidés à court de justifications démocrasseuses susceptibles d’assouplir encore leur trou de balle surdistendu,

l’ennui, ohé les animaux volontaires que nous sommes moins que jamais en passe de cesser d’être,

revendiquant, par principe, le droit à notre non évolution,

d’attentats en attentats, d’abattoirs en laboratoires, de primaires en oscars,

point ne méritons de pleurer

nos morts d’ennui.