Chats, chats, chats (4)

En préambule, un rapide constat sur les expériences en cours en la charmante bourgade de St Symphorien par « l’entreprise d’alimentation animale Sanders, filiale du groupe agroalimentaire Avril (Matines, Lesieur, Puget…). » : TOUJOURS PLUS LOIN DANS L’HORREUR . Question : quand allons-nous nous décider à devenir des  humains  et, en tant que tels, cesser de nous nourrir de la chair des autres espèces sensibles. Mais bon, puisque le « Parti Animaliste » (rires) pense qu’il ne faut rien précipiter…

Moins vicieux mais tout aussi égoïstes, nos amis les chats.

Valentin, ce fdp ex-migrant sauvé d’une mort certaine par arrachage testiculaire médicalement assisté contre la modique somme de 80€ ne m’avait plus donné signe de vie depuis 3 semaines. Il s’était pris la chiée de sa life à cause d’un camion venu livrer le bois pour l’hiver prochain. Trop peur, le Valentin. Disparu dans la nature. Et voilà que, l’autre matin, alors que, dans mon pessimisme légendaire, je l’imaginais kidnappé par un gang de scientifiques dépravés, des électrodes plantés dans les hémisphères cérébraux façon banderilles de toréadors- têtes-de-mort, cékicè que je vois apparaître sur la fenêtre, épais comme une tringle à rideaux anorexique ? VA-LEN-TIN !!!

Sa bassine de croquettes avalée sans mâcher, et malgré ses bijoux de famille dorénavant du domaine de l’histoire ancienne, il a fallu qu’il recommence à draguer Greffier. Qui lui a, une fois encore, craché son mépris au visage :

– Mais, bordel de dieu, puisque je t’ai dit qu’ici on aimait pas les étrangers ! BOUGE DE MA FENÊTRE, SALE MIGRANT !!! T’es moche, tu pues et t’as un accent de merde, ok ? Ça t’a pas suffi, peut-être, que ta note de chirurgie esthétique nous ait quasiment mis sur la paille, que tu reviens voler le pain des Froncés ? T’es pas gêné, mon salaud !!!

La bienséance m’empêche de retranscrire ici l’intégralité de la bordée d’injures et autres épithètes dépréciatifs que ce pauvre Valentin a dû encaisser de la part de la maîtresse des lieux. À tel point que, blessé dans sa dignité de félin et, pire, dans ses sentiments , il a (au grand soulagement des oiseaux et des poissons du jardin) de nouveau repris sa route solitaire et pensive. Je vous tiens au jus.

PS – cliquer sur la rubrique “graffiti” du bandeau d’accueil pour lire les 3 premiers épisodes de “Chats, chats, chats”