Au nom de la Loi

La loi sur la protection des animaux tant attendue et si longtemps espérée est enfin passée.

Résultat sur le front de la Shoah des Animaux : on garde les cirques-tortures, les delphinariums, les animaleries, la chasse, les boucheries-charcuteries, l’agneau pascal et l’Aïd al-Adha. Sinon, au chapitre « wtf mention portenawak », le Sénat insiste sur la nécessité de (au hasard des absurdités surréalistes tombées sous mes yeux incrédules) :

  • fournir un justificatif de domicile validé pour les carnivores domestiques, afin que le détenteur enregistré dans le fichier national ne puisse être contesté (ça craint un « détenteur contesté », grammaticalement je veux dire) (amt 84 rect. bis – art. add. après art. 1er) ;
  • inclure dans les contrats de prestation des fourrières une information relative aux sanctions encourues en cas de maltraitance animale (une fourrière prévenue en vaut deux) (amts 10 et 62 – art. 3) ;
  • préciser le contenu de la sensibilisation à l’éthique animale au sein de l’enseignement moral et civique (en toute simplicité) (amt 209 – art.7 ter) ;
  • protéger les mineurs de la vue de contenus zoopornographiques ( T’as entendu Jeannot ? Fini les bottes en caoutchouc et autres figures libres avec la Blanchette ! Au moins quand y a des gosses dans la grange !)(amt 120 rect. ter – art. add. après art. 11) ;
  • interdire la présentation des animaux en discothèque, qu’ils soient d’espèce domestique ou non domestique  (sont nuls à les battles de hip hop d’abord) (amt 74 – art. 13) ;

Ça vous en bouche un coin, des mesures aussi drastiques pour mettre fin aux maltraitances animales, hein les votants ? Mais c’est pas tout ! Afin que les choses soient bien claires – de dieu ! ils vont voir ce qu’ils vont voir, les maltraitants animaliers, foie de Gérard !- la (grosse?) Commission apporte au texte historique surpuissant qui fera date auprès de nos 30 millions d’amis, les amendements de la plus haute portée visant à (au hasard toujours) :

  • recentrer la compétence nouvelle octroyée aux policiers municipaux et aux gardes champêtres sur le contrôle des chiens et chats non identifiés (t’es qui toi ? Chef, y a l’ clebs, i’ sait même pas son nom !) (COM-159 de la rapporteure – art. 2) ;
  • restaurer le délai de garde en fourrière à une durée de huit jours ouvrés, après lequel un animal placé en fourrière devient propriété de celle-ci (aïe aïe aïe !) (COM-21 rect. bis et COM-165 de la rapporteure – art. 3) ;
  • autoriser le juge à prononcer des peines temporaires d’interdiction de détention d’animal (temporaires on a dit) (COM-207 – art.10) ;
  • modifier le nom du texte : proposition de loi visant à renforcer les liens entre humains et animaux (COM-188 de la rapporteure – intitulé de la proposition de loi). (« renforcer les liens » ? t’entends Jeannot ? t’as pas jeté tes bottes j’espère !)

Vive la raie publique, vive la Phronce et l’andouillette grillée !