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– société, politique et autres chats écrasés

« MARS 2221, roman » (chap 37 : « Un, deux, trois », suite et fin)

Selon le Figaro et c’est pas (toujours) des menteurs au Figaro, « le nombre de conflits armés dans le monde n’a jamais été aussi haut depuis 1946 ». Sauf que grâce au morveux et à ses potes pleins aux as, on va enfin pouvoir retourner prier Notre Dame de Paris pour que ça s’arrange.

– Notre Dame faisez que Bibi l’escroc génocidaire il est mouru avant le dernier enfant gazaoui.

– Notre Dame faisez que Vladimir et Volodimir ils tombent amoureux l’une de l’autre.

– Notre Dame faisez que le Soudan il se ressoude, que en Somalie ils ont un lit, que au Congo ils tapent que sur leurs bongos, que en Ethiopie ils ont de quoi faire pipi, au Sahel aller à la selle et tout à lavement dans ce monde de bipèdes déboussolés.

Mais surtout Notre Dame, comme c’est bientôt la Nouêle, si Vous nous inventeriez un chti jeu de société pas trop intelligent pour passer le temps autrement qu’à se foutre sur la gueule ?

Z’avez qu’à relire « MARS 2221, roman » avec nous, ça Vous donnera des idées.

résumé : on est sur le point d’apprendre pourquoi le chap 37 s’appelle « Un, deux, trois »…

Comme vous, je m’interroge sur les deux touristes de l’espace moins pressés de se recueillir sur les « Sages de Beinan » que s’éclater au chifoumi. La Croupière Générale de la Spirale W1745 et ses clusters satellites se tape mentalement sur les cuisses.

–  * « Hito, futa, misu » ! Transportons-nous au Japon, à la fin du 11ème de vos « siècles ». L’état impérial bat de l’aile. Les conflits entre seigneurs sèment la désolation partout dans le pays. Alertés, les Pierrots se trouvent confrontés à un nouvel épisode de la folie guerrière qui n’a cessé de règner sur Terra depuis la regrettable extinction des dinosaures. Que faire cette fois pour calmer les ardeurs sanguinaires des bandes de bushidans et de tsuwamonos qui pillent et massacrent à tour de bras …sans enfreindre le principe fondamental de non-ingérence ? Des «osselets» néandertaliens au « mahjong » de la dynastie Qing en passant par le « mancala » des anciens Nabatéens, la solution la plus efficace aux débordements entre Terreux a toujours été l’introduction subreptice d’un jeu adapté aux us et coutumes des intéressés mais surtout à leurs capacités intellectuelles ! Mis au fait de celles du samouraï moyen, le Bureau d’Études Récréatives avait jeté pour lui les bases du « HI-FU-MI », forme abrégée du japonais «Un, Deux, Trois ». Un jeu parfaitement crétin qui n’a pas manqué de rencontrer son public. Déformé en « shifumi » il a pris sa place dans la liste déjà longue des activités ludiques ayant, à travers les âges, contribué à faire baisser le nombre d’homicides volontaires sur Terra-la-Honte.*

T’entends Endymion ? Tu dois bien te marrer de là-haut, mon adjudant !

– * Le plus lamentable est qu’à l’image de toute nouveauté émise par le B.E.R, le shifumi a aussitôt fait un malheur partout dans les Mille Galaxies ! De Terra il a rapidement gagné les étoiles les moins… les plus… Comment dire,… Il y a gros à parier que les plaisantins repérés à Beinan par votre archéologue amateur …*

– Feu l’adjudant-chef Endymion Calmann-Lévy. Paix à ses cendres.

– *…débarquaient tout droit des Meles-Meles, une constellation renommée pour le QI légendairement faible de ses composés.*

Notre interlocutrice mentale nous prie de l’excuser un instant. Un instant qui, comme souvent, s’éternise.

 

demain chap 38 : « La clé »…

« MARS 2221, roman » (chap 37 : « Un, deux, trois », suite)

Finalement, d’après le morveux, c’est pas grave d’être un criminel de guerre, voleur et escroc notoire, doublé d’un raciste++. « Infanticide », « féminicide », « torture », « famine stratégique », « colonisation systémique », des mots tout ça… Et pis d’abord, quand on est le roi de la Phronce, on a tous les droits divins, dont ceux d’avoir besoin de divins sous, donc de faire caca dans sa divine culotte et retourner sa divine veste dare-dare, hein Brizitte ?

 

Bah nous on s’en fout on est là pour relire «  MARS 2221, roman ».

résumé : la tortue s’explique sur ses « taquineries »…

Lassitude d’un sourire mental non dénué d’amertume.

– *Depuis maintenant deux millions d’années solaires, les signaux en provenance de Terra-la-Honte ne cessent de causer des insomnies au Conseil des Pierrots. Le principe de non-ingérence – alinéa 1 de la Loi d’Expansion Infinie – les contraint d’assister, impuissants, aux dérapages quotidiens d’une espèce suicidaire qui, ces trois ou quatre derniers millénaires, a décidé d’en remettre une couche en s’auto proclamant d’ascendance divine !!! *

La tortue lève les yeux au ciel et lâche un soupir télépathique des plus expressifs.

– *« Dieu » ! Un concept fumeux à manier avec prudence et circonspection ! En tant que Croupière Générale de la Spirale W1745 et de ses clusters satellites – une région de l’univers correspondant grosso modo à votre « Voie Lactée », savoir au bas mot 100 milliards de planètes comprises dans un diamètre estimé  entre 150 000 et 200 000 années-lumière – je sais de quoi je parle.*

Nous nous voyons octroyer quelques secondes de traitement de données avant la suite de la remise à niveau.

– * « Cinquante kilomètres », m’objecterez-vous, « …Pareille profondeur place Skomäth-Hellian hors de portée des gratouillis de la General Irons ! ». Oui et non quand on sait que la mine d’or de Tau Tona, en Afrique du Sud, frise les 4 kms à l’intérieur de l’écorce terreuse ! Ajoutez à cela que – bien que je me fusse toujours opposée à cette pratique, supposée faciliter l’accès aux ludomaines – les badges d’accréditation font également fonction de spatio balises… Confidence pour confidence, Lapin, où diantre ce « Calmann-Lévy » s’est-il procuré celui qui a fini par se retrouver dans votre poche ?*

Je me prépare à insister sur le fait que je m’appelle pas « lapin » – avec ou sans majuscule – mais Anthéa me pousse du coude.

Vas-y, raconte à madame la Croupière Générale. La soucoupe volante… Les petits hommes verts… La partie de chifoumi !

Passant outre le ton ironique d’une Anthéa toujours pas convaincue de la fiabilité des propos du vétéran trop tôt disparu, je m’applique à les rapporter à la syllabe près. J’élude toutefois les hauts et les bas de sa vie sentimentale pour en arriver à l’essentiel : Beinan.

– *Le site archéologique ?*

– Tu vois, Anthéa ! Madame la Croupière Générale connait l’existence du site archéologique de Beinan !

Rasséréné je reprends, à l’adresse de la tortue :

– Sur la suggestion du barman de l’hôtel où il était descendu, Endymion avait poussé jusqu’aux monolithes, fierté du syndicat d’initiative…

– *Fierté justifiée. Stonehenge certes, Carnac bien sûr, Coatlicue, la Pierre de Baalbek… Votre planète regorge d’Aïeux que les Aïgohgulbhs, les Oopsschliks et autres Gröhlins-Gröhlins, pour ne citer qu’eux, ont coutume de descendre honorer au moins une fois dans leur vie… Mais les « Sages de Beinan » et leurs yeux ouverts à jamais sur l’Interminéralité Fondatrice recueillent  tous les suffrages.*

La voix silencieuse passe du registre enthousiaste au questionnement badin.

–  * J’ai également cru entendre la jeune f… hem… Anthéa… mentionner une « soucoupe volante » ?*

… demain la suite…

« MARS 2221, roman » (chap 35 : « WTF ? », suite et fin)

J’ouvre une courte parenthèse dans ma relecture de « MARS 2221, roman » afin de vous communiquer un avis de recherche émis par la CPI et que fyr.com ne peut que relayer avec force.

 

Parenthèse refermée. Back to Mars, in the year 2221…

résumé : quelque chose chiffonne la tortue.

– *… Vous êtes des Terreux et pourtant vous, « Anthéa », n’êtes pas à vous rouler par terre, en proie à une incoercible crise de rire prodromique … Ni vous là qui me fixez d’un air ahuri, en train de hoqueter à en perdre le sens commun ! Par le Grand Pierrot, il nous faut essayer de trouver une explication à cela !

– Et pas qu’à cela si vous voulez bien ! J’aurai peut-être l’air moins « ahuri » !

Vexé je suis.

– * C’est bon. J’admets vous devoir quelques éclaircissements. Après tout – à moins que cette fois ce soit mon démodulateur qui me joue des tours – vous êtes en possession d’un badge d’accréditation dont j’ai eu l’occasion de vérifier l’authenticité la première fois que ce vieillard au nom exotique s’est risqué jusqu’ici…*

Un badge ? Un nom exotique ? Un vieillard ?

– Endymion ? Endymion Calmann-Lévy ?

– *Oui, c’est cela. « monsieur Calmann-Lévy ». C’est bien ainsi que l’appelait l’infortuné androïde…. Un Terreux pur jus qui, contrairement à vous, n’a jamais opposé la moindre barrière immunitaire à mes taquineries !*

Pensée compatissante pour les éternuements intempestifs de l’adjudant-chef, sa pétomanie soudaine et durable, son syndrome de Gilles de La Tourette et le reste… « Quelques soient les précautions dont je m’entoure, chaque fois que je me pointe là-bas il m’arrive une tuile. »

– *Pas plus que ces bruyants mineurs de fond à qui je me suis vue si souvent contrainte de jouer mes vilains tours ! *

«… leurs gars tombaient malades les uns après les autres, sans qu’on sache exactement pourquoi… »

– *Il fallait bien décourager General Irons de mener plus avant le creusement de ses fichues galeries ! C’était ça ou le classique et ô combien plus meurtrier coup de grisou, auquel je ne pouvais me résoudre. *

Regrets tardifs de ne pas s’être montrée plus ferme ? Agacement d’avoir à s’expliquer devant un public aussi obtus ? La tortue d’Hermann disparaît sous sa carapace.

 

…demain chap 36 : « Emmanuel »…

« MARS 2221, roman » (chap 35 : « WTF ? », suite)

 

 

résumé : entre Anthéa et la tortue ça passe moyen.

– *Bon alors on va se mettre d’accord tout de suite ! Je suis tout sauf « cute »…*

– Et moi tout sauf une « jeune fille ». Mon nom c’est Anthéa.

– *Grand bien vous fasse. Oubliez le mien. Dans l’hypothèse – à vérifier – selon laquelle j’aurais effectivement affaire à deux représentants de l’espèce dite « humaine », vos capacités mentales et votre système audio phonatoire étant ce qu’il sont, vous ne sauriez le concevoir et encore moins le prononcer. Quant à mon apparence physique, je me trouve en butte à une difficulté du même ordre. Mon choix de m’offrir à votre regard sous la forme d’une tortue relève d’une tentative – désespérée, j’en conviens – de contourner la navrante pauvreté de votre référentiel esprit / matière. Le déclic ne se fait pas ? Pas grave ! Maintenant parlons de vous. D’où sortez-vous ?*

– D’après vous ? Vous venez de nous diagnostiquer « humains ».

J’avais clopin-clopiné jusqu’au monorail et validé à mon corps défendant, au pied de celui-ci, la présence d’une tortue . Une tortue dite « d’Hermann ». De celles qui se baladaient antan dans les jardins. Elles avaient disparu au cours des siècles, victimes collatérales de l’urbanisation galopante. Dans ce qui restait de cambrousse, entre yamahistes pétaradants et fils-à-papa ramollos du bulbe sur leurs quads putrides, une poignée de miraculées tentaient de survivre à la gazonnification obsessionnelle des résidences secondaires.

– * Vous confirmez donc qu’il ne s’agit pas d’un dérapage de mon vecteur factoriel ? C’est qu’une ou deux fois l’éon, il lui arrive de déplacer fortuitement une virgule par ci ou, plus gênant, de zapper une composante spatiostatique par là. Donc vous nous arrivez bel et bien de Terra… « Terra- la-Honte »…*

La tortue marque une pause. Un truc la dérange.

…la suite demain…

« MARS 2221, roman » (chap 33 : « Une couille quelquepart », suite)

Surtout pas me faire dire qu’un(e) libraire indépendant(e) (rires) a pas le droit de nourrir  son roi (sa reine) de client(e) de ses 300 pages de vraie fausse fiction tendance post « Amour, Gloire et Beauté » ou, à l’inverse, dépressives, sanguinolentes, réglementairement orientées inceste prépubère. Pas me faire dire non plus que les média se font un devoir économico culturel de promouvoir le créneau « faisez-moi peur même s’il est plus con que con et mille fois téléphoné, votre pitch de berde, Mernard ! ». Surtout pas me faire dire des choses telles !

Je sais bien que c’est en fin de foire que le talent d’un éditeur se mesure à la reprise de ses invendus.

Collection Lowbrow & Pop surrealists

En attendant on a « MARS 2221, roman » à relire ensemble (et améliorer si besoin est).

résumé : le monologue de Nivek Kuduort bascule dans le graveleux…

Sur fond de sarcasme caustique.

– …Quand j’y repense ! Lors de notre entrevue, j’avais mentionné non sans une certaine fierté le titre du mémoire de fin d’études qui, la veille, m’avait valu les compliments du jury. « La spatiolocalisation au 23ème siècle, un défi sociétal, un must managerial »… Le vieux pourri avait paru poliment intéressé sans plus. Que je croyais ! À peine de retour de notre voyage de noces – il avait tenu à nous offrir une croisière prestige en Antarctique, on en avait encore plein les mirettes des hologrammes de pingouins se prélassant sur la banquise artificielle – le fils de chien qui dorénavant me servait de beau-père me balance qu’il serait ravi de me faire visiter sa maternité. Sa « maternité », mon cul !

Anthéa et moi dressons l’oreille.

– Ce jour-là, entre deux couveuses et trois cuves de sperme congelé, la raclure m’a baisé la gueule dans les grandes largeurs. En daron attentif à sonder les forces et les faiblesses de l’infortuné queutard à qui il allait refiler les clés de la prunelle de ses yeux chassieux, il avait grillé l’importance capitale que j’attachais aux choses du compte en banque…

Rictus dégoûté. Nivek Kuduort serre les poings et shoote dans le sac.

– AÏÏÏÏÏÏEUHHHH !!! Mon ongle incarné ! Quelqu’un ici peut me dire pourquoi j’ai pas fait philo ???

Lui répondre qu’il est pas trop tard, lui suggérer de faire jouer ses équivalences… Mais la vision de la crosse du plasmok qui dépasse de sa poche obture mon sens de la répartie.

– …Dès lors le sournois m’a brossé un comparatif succinct entre le salaire d’un ingénieur en informatique en début de carrière, aussi qualifié soit-il, et le jackpot qu’il se proposait de partager avec moi au cas où j’accepterais de le seconder dans son plan de psychopathe.

– Son plan d’implant.

J’ai pas pu résister, surtout si c’est le dernier calembour que le destin m’accorde.

– Putain d’implant ! J’ai appris, par d’Avila toujours – avec ce que je lui lâche sur ma note de frais elle peut me tenir informé, la vieille peau – qu’à l’hosto ils étaient tombés dessus. Du coup maintenant il va falloir que je m’occupe aussi de ce fouille-merde de Kembaçkuk …

J’aime pas le « aussi ».

– Je peux vous dire, Maître, que j’en ai bavé à cause de son gadget ! Cette saloperie accapare l’intégralité de votre flux électromagnétique cérébral. Comment j’allais alimenter mon nano-traceur, moi ? L’encéphale indisponible, fallait lui trouver une autre source d’énergie, à ma petite merveille technologique. Bien sûr, il y avait la solution cardiaque. Le cœur est le plus puissant générateur électrique du corps humain. Soixante fois plus actif que l’encéphale ! Tellement actif justement que, branché sur lui elle aurait eu à subir des tonnes d’interférences. D’où la solution du testicule gauche ! « Gauche » si on veut !

Le voilà parti à se marrer.

 

… à suivre, pourquoi pas demain ?…