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un espace entre nos intervalles

Je dédie ces lignes aux quelques magnifiques créatures myspaciennes qui, faisant abstraction de mon slip bleu et rouge, bravent la honte et l’opprobre, pour ne pas dire la vindicte de leur entourage, en persistant, contre mes vents et ma forte odeur de marée, non seulement à m’accorder le privilège inespéré de me compter parmi leurs amis mais surtout à me soutenir dans mon combat de chaque instant pour défendre et promouvoir les intérêts du sport des sports, nec plus ultra de la perfection moderne en matière d’esthétique athléticienne, alliant, chez ceux qui, pour notre plus grand bonheur et le régal de nos sens exaltés, lui sacrifient la fleur de leur jeunesse, la souplesse féline non dénuée d’une subtile dimension érotique à la force pure qui guida Heraclès dans l’accomplissement de ses antiques travaux.
Le football est un art mais il est aussi une philosophie dont les semelles à crampons nous maintiennent debout à travers les méandres glissants d’un monde crépusculaire que les valeurs d’abnégation et de courage désintéressé désertent une à une.
S’il est un homme qui, dédaignant les sentiers battus et rebattus ( 0-2 par les hordes Ibériques pas plus tard qu’avant hier soir) d’une pensée au ras du gazon, uniquement préoccupée de recueillir les fruits amers de victoires éphémères au détriment de la quête immémoriale de la transcendance, c’est bien ce prophète aux boucles grises et aux sourcils plus épais que son cerveau qui, depuis plus de six ans déjà nous prouve, s’il en est besoin, qu’on peut être plus con que con sur les bords sans l’être moins à l’intérieur.
C’est donc avec une émotion non feinte autant que chargée plus que mon haleine d’un indubitablement morbide intérêt pour cet insondable crétin dont le jogging étoilé restera à jamais gravé dans nos mémoires que je vous soumets ici les versets*, marqués du sot d’un hemétisme confinant à la trisomie, recueillis de sa bouche sensuelle avant hier soir donc sur TF1 après la glorieuse défaite arrachée par son boys’ band, aux féroces soldats espingouins qu’ils étaient venus jusque dans nos bras égorger nos fils et nos compagnes bien qu’amicalement.

“Je le dis, on n’a pas été exceptionnels.
Si on avait été exceptionnels et qu’on avait perdu de cette manière,
J’aurais dit que c’était inquiétant.”

“Un match de football, c’est une opposition.
Quand on gère pas bien le ballon on est pas bien”

“Rien ne m’inquiète pour le moment.
Je ne suis pas aussi catastrophé que vous semblez l’être.”

S’ensuit alors un bref échange entre le porteur du cornet de glace libellé aux armes de la première chaîne de désinformation identitaire nationale et le Maître:

“- Pourquoi ne pas avoir essayé d’autres joueurs qui étaient peut-être plus en forme ?
– Parce qu’il fallait se mettre en situation un peu difficile.”

Hum… oui… bien sûr….

“- Le fait que de nombreux cadres soient à court de forme vous inquiète-t-il ?
– Non. Je dis que c’est rassurant. Parce que, en ayant des joueurs cadres qui sont peut-être un peu moins bien…..c’est bien.”

Imparable.

Cependant, car la modestie légendaire de notre vénéré coach national en souffrirait d’autant, il n’est pas question de minimiser l’apport salutaire fourni par les joueurs eux-mêmes au climat de sérénité mystique qui règne au sein du Club France. Aussi je vous livre les conclusions d’après match de deux d’entre eux

M. Ciani, défenseur: “Ca devait être compliqué et ça l’a été”

Y. Gourcuff, attaquant: “On a voulu les empêcher de trouver des espaces entre nos intervalles”

* absolument authentiques et garantis sur fracture


Le coach
envoyé par MDB_PRODS. – Futurs lauréats du Sundance.