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Une liseuse pour Ursula ! (« 700 billion dollar baby »)

C’est tellement ridicule. Je me demande comment la préhistoire post moderne a pu en arriver là. Ce doit être un autre rêve que je suis en train de faire. Qui est ce gros bonhomme âgé, au scalp clairsemé – blond ? roux ? « queue de vache », aurait dit ma mère – décidant de l’avenir de la Juchrémanie depuis un terrain de golf écossais, en compagnie d’une vieille dame au sourire las, prête à toutes les compromissions, pourvu qu’elle puisse toucher ses 33 064,03 euros bruts mensuels – c’est que la retraite approche à grands pas (67 ans en Allemagne) et qu’elle a quand même – « il faut bien que le corps exulte » – pondu 7 héritiers qui eux-mêmes… bref «  +15% de droits de douane ? Ah et aussi 700 milliards de promesse d’achats de pétrole/gaz de schiste alors que, dans un sursaut de bon sens, on essayait de plus toucher à ces horreurs suicidaires ? Sinon vous  nous laissez, moi, mes enfants et petits-enfants à la merci de Vlad-le-Sanguinaire ? Pitié mon bon seigneur ! Yes it is a very good deal ! Thank you so much ! Danke schön ! »

Ah bien sûr, si mamie Ursula avait lu « Homo juchrémanensis » III, 1  « Talbin » (« Gwap» for the english edition)*

Mais peut-être mamie Ursula n’a-t-elle point de liseuse, ni de kindle, de tablette, de pc, ni de smartphone, BlackBerry OS, iPhone… Peut-être mamie Ursula est-elle toujours aux mains des dealers de cellulose, soumise au chantage des librêres in-dé-pen-dants (rires). Pauvre mamie Ursula !

Soyez plus subtils que mamie Ursula, ami(e)s Juchréman(es ! En quelques clics salvateurs, lisez de vrais livres, pas du papier encré… Et apprenez à vous méfier des ânes !

 

PS- Cette fois encore, pris par le temps, je demanderai à mes visiteur(e)s anglophones qui sont de grands garçons et de grandes filles, de se démerder pour traduire cet article, sinon qu’ils m’écrivent. Contre + 15 % (en bitcoins) je leur refilerai quelques adresses d’IA pas trop craignos 🙂

 

*Homo juchrémanensis, édition française :

Kindle, Epub

Homo juchremanensis, english edition :

Kindle , Epub

Qu’est-ce qui pue ? c’est l’ebook ! Ou pas.

 

Salut et Fraternité !

En ces heures décisives pour la nation (du bois) suspendue à la décision en la solitude de l’uri  l’isonoir  l’isoloir des blaireaux votant(e)s *, tandis que la Shoah des Animaux continue, jour après nuit après jour après nuit, de massacrer les seules espèces vivantes 100% innocentes des crimes dont les bipèdes à poil ras s’accusent les un(e)s les autres, je paye mon break.

S’agit de mon 3ème article pour le Club Médiapart, livré ce matin aux aurores. Pour le démarrer j’ai pas mal emprunté à un truc écrit il y a quelques années sur FYR : https://www.franckyvonrichard.com/2019/01/le-grand-charles-gutenberg-le-lobby-de-ledition-et-les-autres/

J’en ai d’ailleurs customisé l’ illustration que je suis parvenu à inclure dans l’article pour Médiapart (fastoche en fait).

Ça cause du denier avatar en date de la querelle des Anciens et des Modernes.

Êtes-vous lecteur ou liseur ?

Il fut un temps où, de château en château, les troubadours (« trouvères » au nord de la Loire) s’en allaient contant (mais pas toujours contents du gîte et du couvert qu’ils se voyaient offrir) les exploits du Grand Charles (Carolus Magnus pour les latinistes) et de son neveu Roland.

Jusqu’au jour où, lassés des grèves à répétition de ces intermittents du spectacle par trop capricieux, nobles seigneurs et gentes dames décidèrent de ne plus compter que sur eux-mêmes. L’on apprit à lire et, au prix de quelques souffrances pour les petits veaux qui y laissaient leur peau, l’on se mit au parchemin. Sur lequel, d’une plume d’oie alerte (la plume) étaient portés noir sur blanc les exploits du Grand Charles (Carolus Magnus pour les latinistes) et de son neveu Roland.

Les troubadours (« trouvères » au nord de la Loire) ne se démontèrent pas. Ils investirent en masse dans la commande de rouleaux de parchemin vierges et apprirent à écrire.

Une poignée de siècles plus tard, un trouble-fête du nom de Johannes Gutenberg inventa l’imprimerie. Nos plumitifs, à nouveau menacés dans leur gagne-pain, se firent tant bien que mal à l’idée de partager les bénefs que leur rapportait l’exposé des exploits du Grand Charles (Carolus Magnus pour les latinistes) et de son neveu Roland avec de drôles de lascars apparus comme des champignons après la pluie : les « éditeurs ». Ces derniers, malins comme des singes, leur ayant « esspliqué » – comme on dit sur France Culture – qu’en tant que travailleurs manuels ils avaient besoin d’être coachés par des êtres pensants.

Mais on n’arrête pas le progrès et, depuis quelques décennies, l’informatique a rendu superfétatoire l’invention de Gutenberg. On peut dorénavant, tenez-vous bien, conter les exploits du Grand Charles (Carolus Magnus pour les latinistes) et de son neveu Roland sans laisser ses économies chez l’imprimeur ni avoir à déprimer les défenseurs de la forêt primaire. Ah oui j’ai omis de préciser qu’entre temps le vélin des veaux (rien à voir avec Vaulx-en-Velin) avait cessé d’être indispensable à la transmission desdits exploits (ni de ceux, aux siècles des siècles, de Moses & Friends).

Sachez pourtant qu’à l’heure où j’écris ces lignes encombrées de parenthèses, les tenants du broché n’ont pas pas imprimé leur dernier mot. Ils misent sur le terrible manque infligé aux accros du crissement subtil du papier, du parfum enivrant de l’encre fraîche. Comment ça, qu’importe le flacon ? Comment ça ce qui compte avant tout, ce sont les exploits du Grand Charles (Carolus Magnus pour les latinistes) et de son neveu Roland et l’art et la manière dont ils nous sont narrés ? Vous rigolez, les mecs ! Ce qui compte, c’est le plaisant feuilletage de pages par nos index confiturés, le matin au p’tit déj’ ! Et la couverture ! Ah, la coquette couverture cartonnée qui se détache et se craquelle avec le temps ! Et la poussière ! Qui s’accumule sur les rayons des bibliothèques, municipales ou domestiques, si discrètement télégéniques en arrière-plan des interviewés ! Et le pilon ! À quoi va servir le pilon si on n’imprime plus ? Non contents d’avoir imprudemment aboli la guillotine au point de ne plus savoir que faire de nos Gilets Jaunes, ce pilon qui nous fait gagner un peu d’espace sur les étagères des libraires « indépendants », allons-nous l’abolir, lui aussi ?

Non, croyez m’en, la culture est une est indivisible. Et elle passe par le carton et la cellulose. Le livre papier est une émanation jalouse de la Parole Divine. Ne dit-on pas « les religions du Livre » (avec une majuscule) ? Quel mécréant se risquerait à parler de « religions du Ebook » (même avec une majuscule) ? Un peu de sérieux ! Pensez à nos chers éditeurs ! D’accord ils se sont mis dare-dare à ce pâle succédané de leurs merveilles reliées mais jusques à quand pourront-ils, sans éveiller l’ire du chaland, en augmenter le prix quand chacun sait que la production d’un ebook revient à une poignée de cacahuètes ? Écoutez  les cris déchirants d’Albin, entendez les plaintes de Robert. Y resterez-vous insensibles ?

Ou préférerez-vous sagement, docilement, culturellement, continuer de dépenser le quintuple de ce que vous coûterait, à vous et à la forêt primaire, le récit palpitant des exploits du Grand Charles (Carolus Magnus pour les latinistes) et de son neveu Roland dans sa version numérique?

Comme dit l’autre, je pose la question.

 

Précision pour les habitué(e)s de FYR exclusivement: « MARS 2221, roman » existe en broché (privilégiez la Fnac pour une petite réduc) et en numérique (3,49 €)

2022, 2024, même combat :  https://www.franckyvonrichard.com/2022/06/voter-con/