« MARS 2221, roman », version intégrale

Tout à l’heure, allez savoir pourquoi, je me suis dit que je relirais bien « Mars 2221, roman». Même que je me suis répondu : « Quelle bonne idée ! Et si on en faisait profiter les potes de fyr? » (et de Médiapart ;).  Alors ok c’est parti !

 

« Tout dans mes œuvres est issu du sentiment de certitude

que nous appartenons, en fait, à un univers énigmatique. »

René Magritte

 

1.Ouverture

Dès les prémices de ma course intra utérine, quand ont commencé à me parvenir, assourdis et floutés, les goûts et les couleurs imposés aux bipèdes à poil ras, je me suis posé de graves questions existentielles. Mais mes vieux étaient de braves gens. S’ils avaient choisi de participer à l’effort démographique d’une nation convalescente, qui étais-je pour leur casser la baraque ? Alors ok j’ai pointé mon museau sanguinolent et fripé hors du ventre de maman. En m’efforçant de pas trop lui faire mal. Premier acte de rébellion contre un Créateur de toutes choses qui avait décidé que les mamans enfanteraient dans la douleur. À en croire un de Ses porte-parole auto proclamés, dans la foulée Il avait imaginé qu’« âgées, rassasiées de jours » (c’est le style des porte-parole du Créateur) Ses créatures finiraient par passer l’arme à gauche poliment, sans faire chier. Why not ?  Anthéa aime pas que je dise ça mais mourir a du bon. Après l’effort, le réconfort.

Sauf que dans mon cas on dirait que la grande faucheuse en finit pas de tergiverser. Tenez, en 2074, j’ai réchappé allez savoir comment d’un terrible accident de dirigeable. Le Sage entre les sages, ça vous parle ? Dans le cas contraire je vous recommande la lecture d’Hippocampe Twist. Attention, pas celle d’ « Avoir seize ans au temps des copains » (nan mais quel titre !), compilation pâlotte des réminiscences que le docteur Legrand m’avait soutirées avant de les publier sous un pseudo. Un drôle d’oiseau ce docteur Legrand. Faire son beurre sur le dos d’un patient ! Après avoir buté le monsieur qui lui avait enseigné les ficelles du métier ! Omar (aka « Robert »), le petit copain du professeur Marcel – c’est le nom de la victime – avait pas apprécié. Je le sais parce que j’avais assisté en direct live à l’accomplissement de sa vengeance. Depuis le bocal dans lequel je barbotais. Mon cerveau, je veux dire. Comment ça vous suivez plus ? Lisez Hippocampe Twist, tout deviendra limpide.

En admettant que vous dégottiez une plateforme de téléchargement encore opérationnelle. Sur Luna peut-être ? Ou ici sur Mars ? Parce que sur Terra c’est mort. Là-bas ils ont perdu le goût de la littérature. Là-bas ils ont d’autres soucis en tête. À ce qui nous a été donné de voir à travers les hublots du « Sun Dancer », Anthéa, mézigue et la centaine de veinards qui avaient pu allonger la monnaie du passage, la planète bleue vire au jaune caca d’oie.

– Square Galileo ! » lâche la voix métallique dans le haut-parleur.

L’underspeed s’immobilise.

– On est arrivé. Bouge tes miches.

Ayant dit, Anthéa détache sa ceinture, se lève et se dirige vers l’ouverture qui vient d’apparaître dans la cloison de la capsule. Je la rejoins. Et tombe en arrêt.

– Oh nooon ! S’il te plaît lapin, on est à la bourre !

Été 1976. Janville-sur-Juine, modeste colonie de banlieusards lointains blottis autour d’une épicerie-bistrot. En bas d’une ruelle, la petite maison aux volets verts dont Marie et moi sommes les heureux locataires jouxte un lavoir à l’ancienne dans lequel, il y a moins d’un mois, on était quatre ou cinq canards hilares à barboter, le croupion à l’air. Pelforth / libanais rouge, un mélange détonnant. Les riverains, habitués à ce genre de happening, nous en avaient pas tenu rigueur. Les filles sont pas des laiderons faut dire. L’un dans l’autre on est une bande de jeunots plutôt sympathiques. Et débordants d’humour. Exemple la grande baraque prétentiarde là-bas au bord de la rivière. Sur son portail haut de trois mètres, les proprios avaient jugé dissuasif de placarder l’image d’un doberman en majesté : « JE MONTE LA GARDE ». Le matin suivant, les passants avaient pu lire sous la profession de foi du clébard, en lettrage plus malhabile, « ET LA PATRONNE ».

 

…la suite demain…

 

Terribles Péchés

En ce jour de grâce dominicale et suite à la récente accession posthume d’Henri Grouès, dit l’« abbé Pierre » à l’indignité de « terrible pécheur », fyr.com soumet à Sa Sainteté François 1er une liste non exhaustive de personnalités françaises, belges et israéliennes susceptibles, par leur détermination à vivre dans le péché jamais démentie ces quarante dernières années, d’encourir Sa Papale Réprobation.

Nom Prénom Péché(s) Score *
FOURNIRET Michel viols, pédophilie,

meurtres en série

    35
GEORGES Guy viols, meurtres en

série

      7
LOUIS Émile viols, torture, actes

de barbarie

     10
DUTROUX Marc séquestrations, viols

avec torture, trafic

de drogue

       5
ALÈGRE Patrice viols, meurtres        5
BODEIN Pierre viols, meurtres        3
CHANAL Pierre enlèvements, viols

meurtres

       8
HEAULME Francis meurtres en série       11
PAULIN Thierry meurtres en série (vieilles dames de préférence)       18
WAXIN Denis enlèvements, viols et meurtres de fillettes        3
NETANYAHOU Benyamin génocide en bande  organisée   41 000

 

* en nombre de décès à ce jour homologués

Alerte anticémitres !

D’accord, c’est mal de faire du mal à qui que ce soit, entre autres à une fillette de 3 ans, même si, de son côté, elle vous violente puissamment les noreilles et se comporte comme la dernière des mal élevées par des parents qui vont en plus essayer de faire de la thune avec le déplorable évènement.

Est-ce une raison pour que les commères médiatiques de service sautent sur une occasion rêvée de faire de l’audimat à bon compte ? Hier soir tous les fouille-merde du PAF étaient au taquet. Et vas-y que je te repasse LA vidéo pirate du siècle, prise par une mémère qui, au lieu de jouer les Godard à la petite semaine, aurait dû intervenir direct et embarquer la braillarde s’hystériser tout son saoul dans le couloir. Et vas-y que je te casse du sucre au passage sur le dos des instits sans souffler mot de leurs piètres conditions de travail ni de leurs salaires de misère.

Mais bien sûr et pensez-donc et après tout ils font que se défendre, ces malheureux Israéliens, faudrait être rien qu’un anticémitre patenté pour oser  lâcher le moindre semblant d’info sur les 40 martyrs supplémentaires de la journée, à ajouter aux 41 000 préexistants, score provisoire du GÉNOCIDE en cours à Gaza. Comment ça à Médecins du Monde on dénonce « des conditions d’inhumanité monstrueuse » ? Des anticémitres qu’on vous dit ! Reculent devant rien les anticémitres ! Sont partout ! Heureusement qu’ E. Brunet et P. Praud nous protègent !

que penser ce weekend ?

Que penser ce weekend des gentils propriétaires qui se « réjouissent » (France Inter tout à l’heure) des facilités supplémentaires ( loi Kasbarian ) leur permettant d’expulser à tour de bras les méchants locataires et d’atteindre le chiffre record de 2000 enfants dans la rue à deux mois de l’hiver ?

Que penser des pipelettes médiatiques qui entretiennent un flou artistique entre la misérable baisse de 0,1% du taux d’inflation et une quelconque baisse des prix à la conso ? Au lieu de dire clairement qu’un produit qui coûte 10 € en aurait coûté 10,20 le mois prochain mais que, grâce à la prétendue « baisse de l’inflation » calculée sur un coin de table par l’INSEE, E. Leclerc et sa bande de bienfaiteurs de l’humanité le lâcheront à 10,19 € seulement poil aux dents.

Que penser du morveux qui, d’une paire de couilles, fait gagner 3 milliards à ses maîtres de Dassault Aviation et permet aux potes de Vlad de faire les kakous auprès de leurs voisins dubitatifs ?

Et, puisqu’on est parti à penser, on ouvre nos dicos de synonymes et autres arnaques lexicales et on adresse nos sincères félicitations aux « handicapés » qui ne sont plus qu’« en situation de handicap », aux têtus qui ne refusent plus d’« obéir » (on est pas dans une dictature quoi merdre !) mais seulement d’« obtempérer » (comme le climat ?) et aux ministères qui, par la magie de l’enfumage linguistique, sont passés de « royaux » (ce qui, ne trouvez-vous point, craint du boudin dans une république même bananière) à « régaliens ».

Mais bien sûr, comme celles de la semaine, ma pensée du weekend ira hélas en priorité absolue aux martyrs de la Shoah des Animaux qui, ce matin à l’aube et même avant, sont montées dans les camions direction les camps de la mort.