résumé : pas depuis le début quand même ? Si ? Bon alors c’est l’histoire d’un mec né sur Terra dans la seconde moitié du 20ème siècle qui, grâce à une technique de clonage hyper pointue, revient à lui en 2221 dans une clinique louche. En compagnie d’un autre clone, plus ou moins genré féminin, il se casse sur Mars voir si l’herbe est plus verte sur la planète rouge. Une fois là-haut, suite à un accident du travail clandestin, il se retrouve à l’hosto dans la même chambre qu’un mercenaire en retraite qui lui raconte sa life en long, en large et surtout en travers… Et veut faire de lui son légataire universel…
– Sur ce coup-là elle a pas tort, Endymion ! Peut-être que…
– …On avait même plus le temps de leur trouver des noms à ces diarrhées célestes. À peine on s’était pris « Stratonice » que « Terpsichore » et « Uranie » se bousculaient au portillon. Il date de la fin du 21ème, le dôme des Moulineaux. Structure titane d’accord sauf qu’enveloppe en polycarbo feuilleté comme ça se faisait à l’époque. Sous la violence des tourbillons voilà qu’il s’est mis à se fissurer de partout. L’ordre d’évacuer est tombé le jour de la Chandeleur. Je me souviens, la pole dancer du « Boit-Sans-Soif », une fausse blonde avec des nichons comme des pastèques, nous avait fait des montagnes de gaufres. On a pas eu le temps de les terminer. La Sécurité urbaine nous a dispatchés d’urgence sur les dômes alentours. J’ai atterri dans un gymnase à Puteaux ! Ça sentait les pieds je t’explique pas ! Les sportifs et l’hygiène de base, on aurait tendance à croire que, eh ben on se trompe ! Heureusement, au bout de quinze jours, « Wenceslas » a marqué une pause. Quartier par quartier on a été autorisé à passer récupérer linge de rechange et autres objets de première nécessité. Pour le reste faudrait attendre le feu vert des autorités compétentes. On avait obtenu d’être classé catastrophe naturelle, c’était déjà pas mal…
– Endymion, t’es sûr que t’as pas envie de te reposer ?
– J’aurai tout le temps pour ça quand je serai mort , t’inquiète ! Tout à l’heure je t’ai parlé de mon arrière-petite-nièce. Sache que Polymnie habitait un dôme ultra moderne à quelques kilomètres de Tours. Quand finalement on a eu le droit de déménager pour de bon je lui ai demandé de me filer le coup de main. Ça tombait bien, avec l’argent de son divorce – elle pouvait dire merci à son avocat parce que, la connaissant, son ex devait pas avoir tous les torts – elle venait de se payer une capsule familiale avec un méga coffre. Elle était ok pour entreposer tout mon bordel dans son grenier …À condition que je vienne crécher chez elle. « Les enfants seront tellement contents ! Ils me demandent tout le temps pourquoi tonton Endymion vient jamais nous voir… ». J’étais en train de chercher une excuse pour me défiler – si j’ai pas fait de chiards, c’est pas pour me cogner ceux des autres – quand voilà qu’elle s’exclame : « Mais c’est un éclat de jarosite, ça, tonton ! D’où tu nous le sors ? ». On était à remplir les cartons. Dans la bagarre, le petit coffret à souvenirs dans lequel j’avais remisé ma trouvaille du site de Beinan était tombé et s’était ouvert, répandant son contenu hétéroclite. « T’es jamais allé en Antarctique, que je sache ? Ni au Mexique ? » Si elle me demandait ça, Polymnie, c’était parce que, soit disant, on avait repéré des traces du minéral en question dans la glace polaire. Et en farfouillant sous les ruines du temple du serpent à plumes, une ancienne pyramide à six niveaux des environs de Mexico, on était également tombé sur de mystérieuses mini sphères d’argile recouvertes de jarosite. Toujours selon Polymnie y avait bien aussi quelques gisements de jarosite à droite à gauche, en Espagne ou ailleurs mais une lamelle d’une telle pureté, elle en revenait pas. « J’ai deviné, petit cachotier ! », qu’elle m’avait fait comme ça, Polymnie, « tu connais quelqu’un qui est allé sur Mars ! ».
…demain la suite…